Dakar, 16 avril 2025 (BG) – L’Afrique entend mieux capter les revenus générés par l’économie numérique. Réunis à Dakar pendant deux jours, des responsables politiques, experts fiscaux et acteurs du secteur digital ont adopté, ce mercredi, une résolution commune appelant à une refonte des systèmes fiscaux sur le continent.
La Conférence internationale sur la fiscalité de l’économie numérique en Afrique, organisée les 15 et 16 avril par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), avec le soutien du gouvernement du Sénégal et de la Finlande, a mis en lumière l’urgence de bâtir une stratégie fiscale cohérente et coordonnée face à la montée en puissance des activités numériques.
L’un des temps forts de la rencontre a été le lancement du programme BETA (Building Excellence in Taxation and Administration), porté par l’ACBF.
Ce dispositif vise à former les administrations fiscales africaines sur des thématiques clés telles que la transparence, la gouvernance et la fiscalité du numérique. Les contenus sont accessibles via la plateforme www.uboraacademy.africa, complétés par des webinaires et des podcasts.
La conférence a également permis de poser les bases d’un plaidoyer continental sur la scène fiscale mondiale.
Il est essentiel de « développer une approche et une position commune sur la taxation de l’économie numérique qui permettra d’améliorer de manière significative les efforts de l’Afrique dans son plaidoyer pour l’attribution des droits d’imposition équitable », a déclaré Mamadou Biteye, secrétaire exécutif de l’ACBF. Un message en résonance avec l’appel général à davantage de justice fiscale et d’autonomie financière.
La résolution finale, synthèse des six sessions de travail, souligne l’importance de l’intégration des systèmes numériques, de la mutualisation des expériences entre États membres, ainsi que de l’élaboration d’une position africaine unifiée dans les négociations fiscales internationales.
Timo Voipio, conseiller principal au ministère finlandais des Affaires étrangères, a salué l’ambition portée à Dakar et insisté sur la nécessité d’un cadre de suivi rigoureux pour évaluer l’impact des réformes engagées.
Patrick Olomo, représentant de la Commission de l’Union africaine, a indiqué que les recommandations alimenteront les travaux du sous-comité sur la fiscalité et les flux financiers illicites, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur la coopération fiscale.
Clôturant les échanges, Cheikh Mouhamed Hady Dieye, représentant du ministre sénégalais des Finances et du Budget, a plaidé pour une coordination renforcée afin que l’Afrique puisse parler d’une seule voix au sein des instances fiscales mondiales.
En définissant des priorités claires et en misant sur la coopération, la conférence de Dakar pose les fondations d’un cadre fiscal mieux adapté aux réalités économiques du continent à l’ère numérique.