BANGUI, Centrafrique (BG) – La République centrafricaine intensifie ses efforts pour éradiquer la poliomyélite en ciblant les populations vulnérables et marginalisées, selon le bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.
Parmi elles, les communautés des zones minières, comme Zoubala dans le district de Bossombélé, font face à des risques accrus liés à la propagation du virus.
En 2023, trois cas de poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 2 ont été détectés dans le district, dont deux sur le site minier de Gaga.
Cette situation a nécessité une riposte urgente, menée par l’OMS et ses partenaires. Une campagne de vaccination a eu lieu du 10 au 13 octobre à Zoubala, visant les enfants de 0 à 59 mois.
Les conditions logistiques et sécuritaires ont compliqué les opérations.
« Les sites miniers sont souvent situés dans des zones isolées et instables sur le plan sécuritaire. Les communautés qui y résident ont généralement un accès limité aux services de santé essentiels, y compris à la vaccination de routine, ce qui entraîne une hausse du nombre d’enfants dits « zéro dose », c’est-à-dire ceux qui n’ont jamais reçu une seule dose de vaccin », explique Brice Ngombe, consultant pour le programme polio de l’OMS.
L’absence de réseau mobile et la présence de groupes armés ont nui à la coordination des équipes.
Malgré ces défis, près de 500 000 enfants ont été vaccinés, dont 57 à Zoubala. Parmi eux, 17 n’avaient jamais reçu de dose.
Le succès de la campagne repose sur l’engagement communautaire et la coopération avec des ONG comme Cap Anamur.
Pour enrayer la transmission du virus, la Centrafrique a mené deux campagnes nationales en 2024 et prévoit d’en organiser d’autres en 2025.
Une coordination renforcée avec le Tchad vise à prévenir la propagation transfrontalière du poliovirus.