KIGALI, Rwanda (BG) – Experts et professionnels de la santé ont appelé à un investissement accru, tant politique que financier, pour endiguer la progression des maladies non transmissibles (MNT), lors du quatrième Forum mondial sur les MNT, organisé du 13 au 15 février à Kigali.
Les MNT, qui regroupent les maladies cardiovasculaires (crises cardiaques et AVC), les cancers, le diabète et les maladies respiratoires chroniques, sont responsables de 74 % des décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plus des trois quarts de ces décès surviennent dans les pays en développement.
Un financement insuffisant face à une crise croissante
Le Dr Guy Fones, directeur par intérim du département des MNT à l’OMS, a mis en garde contre le manque de ressources allouées à la prévention et à la prise en charge de ces maladies.
« Il est urgent d’investir davantage dans des programmes efficaces de lutte contre les MNT », a-t-il déclaré.
Selon l’OMS, en 2021, ces maladies ont causé 43 millions de décès, dont :
- 10 millions liés aux cancers,
- 4 millions aux maladies respiratoires chroniques,
- Plus de 2 millions au diabète et à ses complications, notamment rénales.
Les experts ont souligné plusieurs facteurs de risque majeurs, parmi lesquels :
- La consommation de tabac,
- L’inactivité physique,
- L’usage nocif de l’alcool,
- Une alimentation déséquilibrée,
- La pollution de l’air.
Mobilisation et solutions innovantes
Face à cette situation, Patricia Lambert, de l’Alliance mondiale pour le contrôle du tabac, a exhorté les acteurs de la santé publique à renforcer leur engagement et à ne pas accepter d’obstacles.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’abandonner », a-t-elle insisté.
Ferdinand Sonyuy, président du Réseau africain des MNT, a souligné la nécessité de mettre en œuvre des solutions existantes.
« Si nous ne faisons rien, rien ne changera. Les stratégies efficaces existent, il suffit de les appliquer », a-t-il déclaré.
Certains pays, comme le Rwanda, ont déjà instauré des taxes élevées sur les produits nocifs pour la santé afin de mobiliser des fonds et d’améliorer la santé publique.
Un appel à l’action avant la réunion de l’ONU
À l’approche de la quatrième Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur la prévention et le contrôle des MNT, prévue en septembre 2025, les experts ont insisté sur la nécessité d’engagements concrets.
Katie Dain, directrice générale de la NCD Alliance, a mis en garde contre l’inaction.
« Nous avons deux choix : soit nous abandonnons en considérant la politique trop complexe, soit nous prenons nos responsabilités et saisissons cette opportunité pour agir », a-t-elle déclaré.
L’urgence est claire : des décisions politiques et des financements accrus sont indispensables pour contenir la crise des MNT. Il est temps d’agir.