PARIS (BG) — Face aux défis économiques persistants en Afrique centrale, l’homme d’affaires camerounais Célestin Tawamba appelle le continent à reprendre en main son destin économique et à renforcer son autonomie.
Président du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM) et figure influente de l’agro-industrie, M. Tawamba a partagé sa vision lors de l’émission « Le Grand Invité de l’Économie » de RFI-Jeune Afrique. Il a notamment plaidé pour une souveraineté alimentaire renforcée, une transformation industrielle locale accrue et une gouvernance économique plus efficace.
« L’Afrique est [ce lieu] où tout le monde se sert et signe des accords de libre-échange quand cela l’arrange », a déclaré l’homme d’affaires camerounais. Il a affirmé qu’il était temps que le continent écrive son propre récit et cesse d’être à la merci des puissances extérieures.
M. Tawamba a souligné l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme levier stratégique pour un développement économique autonome.
« L’avenir de l’Afrique, c’est la zone de libre-échange. Et cette zone de libre-échange qui implique un commerce intra-régional, qui permet à l’Afrique de dessiner son [propre] modèle économique [en tenant] compte de sa culture et de ses spécificités. »
Le champ d’application de la ZLECAf est vaste. L’accord réduira les droits de douane entre les pays membres et traitera d’aspects de politique générale liés notamment à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce.
Selon la Banque mondiale, la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l’industrie manufacturière et des ressources naturelles.
Reconnaissant la lenteur des réformes, M. Tawamba a exhorté les dirigeants africains à accélérer la transformation économique du continent dans un contexte marqué par des avancées technologiques majeures.
« Le monde évolue rapidement avec l’intelligence artificielle et d’autres innovations. L’Afrique ne peut pas rester en retard. Une refonte holistique de la gouvernance économique est nécessaire pour permettre au continent de jouer un rôle central dans l’économie mondiale. »
Son plaidoyer intervient alors que plusieurs pays africains font face à des difficultés économiques accrues, exacerbées par les crises mondiales successives.