Davos (Suisse), le 22 janvier 2025 (BG) – Lors d’un panel organisé dans le cadre du Forum économique mondial à Davos, Wamkele Mene, Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a mis en lumière les avancées majeures de l’organisation en faveur des femmes et des jeunes.
Parmi ces initiatives, le Protocle sur les femmes et les jeunes dans le commerce, lancé sous l’égide des chefs d’État, est le premier du genre à codifier juridiquement les obligations envers les entreprises détenues par des femmes et des jeunes.
« Ce protocole dépasse les aspirations traditionnelles en matière de soutien aux entreprises féminines et juvéniles pour s’inscrire dans un cadre légal contraignant », a affirmé Wamkele Mene, soulignant son importance pour le développement inclusif.
Les jeunes, moteur de l’avenir économique de l’Afrique
D’ici 2050, l’Afrique comptera la plus jeune population active du monde. À cet égard, l’ZLECAf a également adopté un Protocole sur le commerce numérique, conçu pour exploiter le potentiel d’innovation des jeunes Africains.
« Ce protocole favorise l’entrepreneuriat numérique à travers l’économie digitale africaine, en répondant à des défis concrets comme l’interopérabilité des systèmes de paiement », a-t-il expliqué.
Mene a cité un exemple personnel pour illustrer l’urgence de résoudre ces problèmes : « Lorsqu’un vol direct entre le Ghana et le Nigeria est possible, pourquoi un transfert d’argent entre ces deux pays doit-il transiter par d’autres régions ? »
Ce protocole, dont l’adoption finale par les chefs d’État est prévue le mois prochain à Addis-Abeba, vise également à encourager l’investissement dans les infrastructures publiques numériques, à réduire le chômage des jeunes et à soutenir les PME.
Les défis du financement pour les PME et du commerce intra-africain
Malgré ces progrès, Mene a rappelé que des obstacles persistent, notamment en matière de financement. « Les PME, principales contributrices au PIB africain et souvent dirigées par des jeunes, font face à un coût prohibitif du financement commercial », a-t-il noté.
Pour résoudre ce problème, il a appelé à une collaboration accrue entre les banques de développement, comme l’Africa Finance Corporation (AFC), la Banque africaine de développement (BAD) et Afreximbank, afin de mobiliser des ressources et de rendre le crédit plus accessible.
« Les grandes entreprises ont les moyens d’accéder rapidement aux marchés, mais les PME nécessitent un soutien financier pour commercer au-delà des frontières », a-t-il ajouté.
Un chemin a été parcouru, mais il reste encore beaucoup à faire.
Depuis son lancement à Kigali en 2018, l’ZLECAf s’efforce de remplir sa promesse de « soulever tous les bateaux », selon les mots du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Si les bases légales sont en place pour stimuler le commerce intra-africain, Mene a toutefois souligné qu’il reste encore un long chemin à parcourir.
« Les lois sont un point de départ essentiel pour donner confiance aux investisseurs et attirer des fonds dans les technologies numériques et l’entrepreneuriat des jeunes », a-t-il conclu.
Lors de ce panel, Mene partageait l’affiche avec le président Mokgweetsi Masisi du Botswana, Leila Fourie, directrice générale de la Bourse de Johannesburg, et Samaila Zubairu, PDG de l’Africa Finance Corporation.