BAMAKO, Mali (Bantu Gazette) – Le gouvernement malien espère générer 200 milliards de francs CFA par an grâce à de nouvelles mesures fiscales adoptées le 5 février, a annoncé le Conseil des ministres de l’Intérieur de la République.
Parmi ces mesures, la taxe d’accès au réseau payée par les opérateurs téléphoniques passe de 5 % à 7 %. Le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, a justifié cette hausse par la croissance du secteur des télécommunications au cours des deux dernières décennies.
Une taxe spéciale sur la consommation d’alcool a également été introduite, avec un taux modulé en fonction du degré d’alcool des produits. Cette mesure vise à contrôler la consommation tout en renforçant les recettes publiques, d’après le gouvernement.
Enfin, une contribution directe des citoyens est instaurée sous le nom de Fonds de soutien au projet d’infrastructure de base et de développement social. Elle prévoit une taxe de 10 % sur les cartes de recharge et les recharges téléphoniques, ainsi qu’un prélèvement de 1 % sur les transferts de mobile money.
Ces fonds seront en partie alloués au secteur énergétique afin de réduire les coupures d’électricité, a précisé le général Maïga lors d’un point de presse le 10 février.
Ces décisions ont suscité des critiques. « Au lieu de faire peser ces charges sur la population, j’aurais préféré que les autorités montrent l’exemple », a réagi l’ex-Premier ministre Moussa Mara Yelema sur TikTok. Sur Facebook, le rappeur Master Soumy a dénoncé une taxation qui « pèse sur la misère du peuple ».
Le ministre de l’Économie Alousséni Sanou a défendu ces mesures, affirmant que le Mali devait renforcer ses ressources internes pour réduire sa dépendance à l’aide extérieure.
Le pays, dirigé par une junte depuis 2020, reste confronté à une crise économique et sécuritaire.